Biais Cognitif : Comment j’essaye d’améliorer mon jugement en milieu professionnel
- Feb 8
- 3 min read

Pourquoi est-ce qu'on débat et qu'on raisonne souvent comme des imbéciles ?
Moi le premier ! Voyons si on peut faire mieux !
Le problème : des cerveaux biaisés par défaut
Nous aimons tous croire que nous sommes rationnels, objectifs et logiques.
Pourtant, dans le feu de l’action au travail – en réunion, face à une décision importante ou en pleine discussion avec un collègue nous tombons tous dans des pièges cognitifs.
Ce sont des raccourcis mentaux qui nous donnent l’impression d’avoir raison, alors qu’en réalité, nous nous trompons.
Les biais cognitifs sont nombreux :
Biais de confirmation (chercher uniquement des infos qui confirment ce que l’on pense déjà), effet Dunning-Kruger (surestimer ses compétences quand on en manque),
Biais d’ancrage (accorder trop d’importance à la première info reçue) ou encore le biais de disponibilité (se fier aux exemples récents ou marquants plutôt qu’aux données réelles).
Mais comment faire pour améliorer son jugement et prendre de meilleures décisions en milieu professionnel ?
1. Prendre conscience des biais : la première étape
J’ai d’abord appris à reconnaître mes propres biais. Sans cette prise de conscience, impossible de progresser.
Je me suis surpris à défendre des idées bancales juste parce qu’elles étaient les miennes, ou à ignorer des arguments valables parce qu’ils contredisaient mes croyances initiales.
L’astuce ? Se questionner en permanence :
Suis-je en train de défendre une idée simplement parce que c’est la mienne ?
Est-ce que j’écoute réellement les autres ou est-ce que je cherche juste à avoir raison ?
Ai-je cherché des preuves contraires à mon opinion avant de trancher ?
2. Décaler son point de vue : jouer à l'avocat du diable
Une des techniques qui m’aide le plus est de me forcer à défendre le point de vue opposé au mien.
En m’obligeant à argumenter contre ma propre position, je réalise souvent que l’autre côté a plus de valeur que je ne l’imaginais.
Exemple concret :
Lors d’un débat sur une nouvelle stratégie, au lieu de rester campé sur ma position initiale, j’essaie d’imaginer comment je pourrais défendre l’avis contraire devant un jury neutre.
Résultat : j’évite les jugements trop rapides et mes décisions deviennent plus équilibrées.
3. Freiner l’instinct de réponse immédiate : la puissance du “je vais y réfléchir”
Nous avons tendance à réagir à chaud, souvent sous l’influence d’émotions ou de biais inconscients.
Une technique simple mais efficace est de prendre du recul avant de donner une réponse tranchée.
Avant de réagir, je me pose trois questions :
Ai-je tous les éléments pour juger la situation ?
Est-ce que je me base sur des faits ou juste sur mon ressenti ?
Est-ce que mon avis changerait si je prenais 24 heures pour y réfléchir ?
Souvent, une nuit de sommeil ou une courte pause suffisent à éviter une décision précipitée.
4. Se méfier des “effets de groupe”
Les discussions en entreprise sont souvent biaisées par l’opinion dominante ou la dynamique du groupe. Le phénomène du groupthink (pensée de groupe) pousse les équipes à suivre la majorité sans réelle remise en question.
Pour éviter ça, je fais un effort conscient pour écouter les voix minoritaires et donner la parole à ceux qui hésitent à s’exprimer.
Les meilleurs débats naissent quand on accepte la confrontation d’idées, sans chercher à imposer un consensus rapide.
5. S’entourer de personnes qui pensent différemment
Si tout le monde autour de moi partage les mêmes idées et la même vision, je risque de tourner en rond.
Pour sortir de ma bulle cognitive, j’essaye de discuter avec des personnes qui ont des expériences, des formations ou des points de vue différents.
Exemple personnel :
J’ai remarqué que mes décisions sont bien meilleures quand je discute avec des collègues ayant un raisonnement plus analytique que le mien, ou avec des personnes qui osent me challenger.
Ça m’oblige à justifier mes positions et parfois à admettre que je me suis trompé.
Conclusion : Accepter d’être imparfait, mais progresser
Nous ne pouvons pas éliminer totalement nos biais cognitifs, mais nous pouvons les limiter en adoptant de meilleures pratiques. J’essaie au quotidien de : Reconnaître mes biais et me remettre en question, Argumenter contre moi-même pour tester la solidité de mes idées, Prendre du recul avant de trancher, Encourager le débat et la diversité des points de vue, Me confronter à des opinions différentes.
Bref, améliorer son jugement, c’est un travail de tous les jours. Et si on faisait tous cet effort, peut-être qu’on débattrait un peu moins comme des imbéciles ?
Comments