Le Pro du Silo
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Travailler en silo en milieu professionnel :
Une toxicité insidieuse et sournoise
En surface, certains employés semblent irréprochables.
Ponctuels, organisés, sans conflits apparents.
Pourtant, derrière cette façade se cache parfois une dynamique toxique bien plus difficile à repérer : le travail en silo.
Travailler en silo : de quoi parle-t-on ?
Le travail en silo désigne une attitude où un individu ou une équipe fonctionne de manière isolée, refusant de partager l'information, les compétences ou le soutien.
Loin d’être un simple style de travail, cela peut devenir un frein majeur à la collaboration, à l’innovation et à l’efficacité collective.
Le profil du "silo silencieux"
Certaines personnes adoptent ce comportement volontairement ou inconsciemment :
S'approprier l'information : ils accumulent les connaissances comme une monnaie d’échange, sans jamais les partager.
Ne pas transmettre son savoir : ils évitent la formation croisée, ne documentent rien, et laissent les autres dans l’ombre.
Ne pas aider les collègues : quand on sollicite leur aide, ils esquivent, prétextent être débordés ou renvoient la balle.
Ne jamais ramener de travail chez eux : ils revendiquent une efficacité maximale... mais prennent rarement des responsabilités additionnelles.
Capables d’en donner 11 à la douzaine : ces personnes peuvent déléguer sans jamais s'impliquer dans les tâches des autres.
Discrets en réunion : ils écoutent mais ne proposent rien. Ils évitent les sujets collectifs, fuient l’engagement transversal.
Pourquoi est-ce toxique ?
Ce comportement n’est pas toujours bruyant, mais ses effets sont corrosifs :
Perte de confiance entre collègues
Double travail ou mauvaise coordination
Frein à l’innovation
Ambiance de méfiance
Blocage en cas d’absence ou de départ de l’individu
Comment les détecter ?
Voici quelques signaux d’alerte :
Ils ne documentent jamais leurs projets.
Leur nom n’apparaît dans aucun échange collectif ou travail collaboratif.
Ils ne posent jamais de questions en réunion (ni ne répondent).
Ils n'offrent pas leur aide spontanément, même quand ils sont libres.
Leur travail est souvent "opaque" ou "hermétique" aux autres équipes.
En cas de congé, personne ne peut les remplacer efficacement.
Solutions pour sortir des silos
Voici des stratégies concrètes pour briser cette culture du repli :
1. Responsabiliser sur la transmission
Instaurer une obligation de documentation et de partage d'information (wiki interne, tutoriels, mentoring).
2. Valoriser la collaboration dans les évaluations
Inclure des critères de coopération inter-équipes dans les évaluations de performance.
3. Utiliser les revues croisées
Mettre en place des revues de projet entre collègues, pour casser l’isolement.
4. Instaurer la transparence par défaut
Tout projet ou information utile doit être partagé par défaut, sauf exception justifiée.
5. Favoriser les duos ou trinômes
Ne jamais laisser une personne seule sur un projet critique. Le binômage est une arme anti-silo.
6. Former sur l’intelligence collective
Offrir des formations sur la collaboration, l’écoute, la coopération interdisciplinaire.
7. Intervenir en gestion de conflit passif
Le manager doit recadrer discrètement mais fermement toute attitude qui freine la dynamique collective.
Conclusion
Le travail en silo n'est pas toujours évident à détecter.
Il ne fait pas de bruit, ne crée pas de crises ouvertes.
Mais il mine lentement les bases de l’intelligence collective, nourrit la méfiance et freine la performance globale.
Briser les silos, c’est avant tout redonner du sens au mot “équipe”. Cela demande du courage managérial, une culture du partage, et une attention permanente aux comportements sournois mais nuisibles.
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