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Biais Cognitif : Pertes, Dotation et Références en Milieu Professionnel

  • Feb 8
  • 3 min read

Pourquoi accorde-t-on plus de valeur à ce que l’on possède qu’à ce que l’on n’a pas ?

Eh bien… parce que tout est relatif !

Dans notre environnement professionnel, nos décisions sont souvent influencées par des biais cognitifs inconscients. Parmi eux, l’effet de dotation et l’aversion aux pertes jouent un rôle central dans notre perception de la valeur. Ces phénomènes façonnent nos comportements, que ce soit dans la gestion des ressources, la prise de décision ou encore la négociation salariale.

L’effet de dotation : quand posséder devient précieux

L’effet de dotation (ou endowment effect) désigne notre tendance à attribuer plus de valeur à un objet, une idée ou même un avantage que nous possédons qu’à quelque chose d’identique que nous ne possédons pas. Cette surestimation de la valeur est due à notre attachement émotionnel et à l’idée que perdre quelque chose nous affecte plus que de ne jamais l’avoir eu.

Prenons un exemple concret en entreprise :

  • Un employé qui bénéficie d’un bureau individuel jugera souvent cet avantage comme un acquis et lui accordera une grande importance. Si son entreprise décide de passer à un espace de travail partagé, il aura tendance à percevoir cette transition comme une perte plus que comme un changement neutre. Pourtant, s’il n’avait jamais eu de bureau individuel, il n’aurait pas ressenti cette privation.

L’aversion aux pertes : la peur de perdre plus forte que le gain

Ce phénomène est étroitement lié à l’aversion aux pertes, un biais qui nous pousse à éviter de perdre plutôt qu’à chercher à gagner. Les recherches du psychologue et économiste Daniel Kahneman montrent que la douleur psychologique d’une perte est environ deux fois plus intense que le plaisir ressenti à l’obtention d’un gain équivalent.

En milieu professionnel, cela se traduit par plusieurs comportements :

  • Salariés et négociation : Lorsqu’un employé se voit retirer un avantage (prime, flexibilité horaire), il ressent une frustration plus grande que la satisfaction qu’il aurait eue en le recevant pour la première fois.

  • Managers et décisions stratégiques : Un dirigeant préférera souvent conserver une option en place, même inefficace, par crainte de regretter un changement. Cela explique pourquoi certaines entreprises tardent à adopter de nouvelles méthodes de travail, même si elles sont objectivement plus bénéfiques.

Les références : tout est question de perception

Notre appréciation de la valeur est également influencée par nos points de référence. Si un cadre a toujours travaillé dans une entreprise offrant des avantages généreux, il percevra un nouvel emploi avec des conditions légèrement inférieures comme une perte, alors que pour quelqu’un venant d’un milieu moins privilégié, ces mêmes conditions seront perçues comme un progrès.

De même, une augmentation de salaire est souvent jugée insuffisante lorsqu’elle est comparée à celle d’un collègue, même si elle reste objectivement avantageuse. Cela montre que notre évaluation n’est pas absolue, mais relative à notre environnement et nos expériences passées.

Comment contrer ces biais en entreprise ?

Bien que ces biais cognitifs soient profondément ancrés en nous, il est possible de les atténuer en adoptant quelques stratégies :

  1. Prendre du recul : Avant de refuser un changement ou de surévaluer une possession, il est utile de se demander si notre attachement est rationnel ou influencé par l’effet de dotation.

  2. Se concentrer sur les bénéfices futurs : Lors d’une transition professionnelle, il est préférable de mettre en avant ce que l’on gagne plutôt que ce que l’on perd.

  3. Changer les références : Ajuster les comparaisons permet de mieux apprécier la valeur réelle d’une opportunité.

  4. Encourager la flexibilité : En cultivant une culture du changement et de l’innovation, on habitue les employés à voir le mouvement comme une opportunité et non comme une perte.

Conclusion

L’effet de dotation, l’aversion aux pertes et la relativité des références influencent profondément nos décisions en milieu professionnel. Ils nous amènent souvent à surévaluer nos acquis et à résister au changement, même lorsque celui-ci est bénéfique. Prendre conscience de ces biais permet de mieux les gérer et d’adopter des décisions plus rationnelles et équilibrées.

En fin de compte, la vraie valeur d’un bien, d’un emploi ou d’une opportunité ne réside pas seulement dans ce qu’il représente aujourd’hui, mais aussi dans ce qu’il peut apporter demain.

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